Une saison en enfer J'ai assis la Beauté sur mes genoux Et je l'ai trouvée amère Et je l'ai injuriée Je me suis armé contre la justice Je me suis enfui Ô misère, ô haine L'amour nous a brimé en nous privant de joies primaires À l'arrivée vois nos chimères et moi toujours là, abîmé À trimer pour des jours meilleurs Avec le cœur toujours rimer Rêver d'ailleurs, de voir briller Un bonheur à dégoupiller Avec ardeur on s'assassine Entre leurre et larcin À l'heure où le malsain fascine Et prend racine dans nos cœurs Derrière ma cloison Un peu de moi meurt à chaque rime Donc je noierai ma déprime Dans un verre de poison Des étoiles couleurs sanguines Moi, sous un ciel cuivré Je traîne mon sac de ruines Et rêve secrètement de virée Partir sans destination À l'abri des regards Mon soleil meurt à l'horizon Voudrait-il que je m'égare? Accorde-moi un peu de temps Avant de sombrer un peu plus Un canon sur la tempe Le temps d'une roulette russe Comme un soir où rien ne va Où même le spleen pleure Je cours après le bonheur Mais je n'ai rien d'un sprinteur Allez parle-moi d'amour Dis-moi que la vie est belle Allez parle-moi d'amour Vu qu'on est seul au pluriel Allez parle-moi d'amour Toi qui prétends le faire Allez parle-moi d'amour Comme d'une saison en enfer Allez parle-moi d'amour Dis-moi que la vie est belle Allez parle-moi d'amour Vu qu'on est seul au pluriel Allez parle-moi d'amour Toi qui prétends le faire Allez parle-moi d'amour Comme d'une saison en enfer Un dimanche de funérailles Une feuille blanche de noire vêtue Ni espoir ni vertu Juste quelques anges qui me tiraillent Des réflexions pesantes Des plaies ouvertes où le sang gît L'enfant timide qui ressurgit Quand face à toi, moi je rougis Je vois le temps se déplacer L'homme a épousé le danger Toi, tu cris au changement Mais étrangement rien n'a changé Dehors il pleut des morts S'aimer d'amour reste un défi Quelques éclairs dans la nuit Le ciel prend un selfie Je pense à prendre la fuite Et je pourrai tout vendre Car la méchanceté gratuite Est devenue monnaie courante Ils dépensent comme ils se vident Tous des morts en vérité Les vieux luttent contre les rides Et rêvent d'immortalité Regarde-les comme ils fourmillent À se piétiner la gueule J'irai griffonner mes feuilles Mon stylo pour seule famille À quoi je me destine La route me parait longue Je doute dans la pénombre De moi j'ai perdu toute estime Allez parle-moi d'amour Dis-moi que la vie est belle Allez parle-moi d'amour Vu qu'on est seul au pluriel Allez parle-moi d'amour Toi qui prétends le faire Allez parle-moi d'amour Comme d'une saison en enfer Allez parle-moi d'amour Dis-moi que la vie est belle Allez parle-moi d'amour Vu qu'on est seul au pluriel Allez parle-moi d'amour Toi qui prétends le faire Allez parle-moi d'amour Comme d'une saison en enfer C'est à vous que mon trésor a été confié Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit Toute l'espérance humaine Sur toute joie pour l'étrangler J'ai fait le bond sourd de la bête féroce J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant Mordre la crosse de leurs fusils J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang Le malheur a été mon Dieu Je me suis allongé dans la boue Je me suis séché à l'air du crime Et j'ai joué de bons tours à la folie