La légendaire modestie Voudrait que l'ego n'existent pas, Que chacun sache taire sa vie Face à la gloire ou au trépas. Qu'il faut toujours se vendre, Que l'humilité ne paye pas. Qu'on a un train à prendre, Qu'il ne viendra pas. On a toujours un pied dans le plat. Au fond du fond, y en a un hippie qui traîne, Des idées polies par les vents qu'il prend de face, D'autres arrangées pour tenir droit face à la glace. Sa conscience politique Voudrait qu'on ne se mêle pas À la production salique De son monde de boas. Puisqu'il faut toujours se pendre Au cou de leur cinéma. Puisqu'il faut toujours dépendre Malgré soi. On a toujours un pied dans le plat. Au fond du fond, y en a un hippie qui traîne, Des idées polies par les vents qu'il prend de face, D'autres arrangées pour tenir droit face à la glace. Élégante vitrine des mots, Marchands d'espoir aux langues de bois Taillées sur mesures au canif Pour les oreilles du client roi. Puisqu'il faut toujours entendre L'argumentaire de l'effroi. Puisqu'ils aiment si bien étendre Leurs doux mensonges ici-bas. On a toujours un pied dans le plat. Au fond du fond, y en a un hippie qui traîne, Des idées polies par les vents qu'il prend de face, D'autres arrangées pour tenir droit face à la glace. Marchons tous sur la même route, C'est sûr on ne se perdra pas. Mais en virant mes œillères J'ai guetté l'autre sentier là-bas. Puisqu'il ne faut jamais se fendre, Laisser jaillir son émoi. Puisqu'il faut jamais se rendre Sur l'autre voie. On a toujours un pied dans le plat. Au fond du fond, y en a un hippie qui traîne, Des idées polies par les vents qu'il prend de face, D'autres arrangées pour tenir droit face à la glace. Au fond du fond, y en a un hippie qui traîne... On a toujours un pied dans le plat.