J'exhibe un nouveau reveil Aux murs pervers qui me bordent Dans la lucarne, un lambeau de ciel Complète le patchwork que tissent mes yeux Chaque jours Quand finirai-je ce pled? Dans une heure la promenade viendra me hurler son mutisme Je croquerai un pépin en rêvant de grappes puis, J'échangerai deux mots avec ce type de Nîmes Il me parlera de son gosse, et de cette lettre qui l'attend Moi des lettres, j'en écris tous les jours J'en déchire autant Ma culture s'étouffe, ma mémoire "..." Mon cerveau, en apnée, atteindra t'il la surface à temps Parfois je craque et je me recoud, plus tard avec du fil de fer Je suis devenu bobine oxydée, imprégnée de chaire! Aller... Il est 13h je repense aux côtes de boeuf Je me revois sucer l'os Les doigts gras, les pieds dans l'herbe Le rosé frais Ici, je bouffe de la merde à peine tiède J'hésite à mettre mon pied gauche dans l'assiette Pour faire marrer Pierrot Cela fait 10 ans qu'il se statufie Il en a 38 il en fait 50 Un sourire figé en dit long sur son malheur Aller! Je lis deux ou trois canards Un tel a détourné l'argent des armes vendues Par telle compagnie pétrolière de mes couilles Tout m'énerve, j'ai la haine, j'suis aigri Les grands voyous sont dehors et c'est eux qui décident Ou pas De restaurer mon cachot de merde J'me calme J'vais passer un coup de fil, négocier, évidemment Sous l'oeil des machines, des radars humains Elle n'a pas décroché Que peut elle bien faire? Mon imagination était la flamme de mon feu de joie Elle est la braise mon bûcher Y'a plus d'avenir Je vis au jour le jour Dehors, j'était pareil Mais j'avais le choix Je voulais voler l'or là je suis riche en temps Sauf qu'ici le temps, c'est l'ennemi Mais ai-je le droit de me plaindre? Suis-je condamné à assumer? Je retourne dans ma cage aux barreaux d'acier Je fantasme 5 minutes puis me planque dans un sommeil Vide de rêves Je m'appelle le numéro 11240 Et je n'existe plus