Je deverse le sirop dans tes poches Poème Le mal rampe sous tes rimes et assiège mes vers. Si la gifle est pommade la carresse est rosier Dans ma chair mille epines pour soulever ce bouquet. Quand l'orage m'a fendu je machais les deserts Que la lune apiçait au safran du mystère. Sous mes crocs l'enveloppe de ta moelle poème Libérait mille fragments d'ou jaillirent "haine" et "je t'aime". Je fume un mégot devant ton opéra Immobile je dessine cette cloque au bout des doigts. Un ballet où les phrases aux accents aiguisés Dans leur danse, à coup sur, lacèrent leur cavalier. Une larme devient lac pour fossette On y peche à la traine nos phobies. Sur un matelas d'envies je revais aux eclats Bordé d'un drap de bois, dans le coeur un écli. Qu'importe le flacon pourvu que les contre-aimants trinquent Et qu'enfin ils jouissent amorphes de l'ivresse des mots, De ton ame Poème, de tes fibres Et qu'ils en tissent une toile pour planquer les proverbes Et les "je vous en prie madame", "je n'en ferai rien". Je dis "En joue, phrases à volonté, rompez!". Je veux cracher face au vent, noyer les bouées que l'on me lance, Balayer mais derriere ma porte Dans les batisses de l'équilibre tes defauts sont le ciment, Ton visage une porte que quelques fois on claque Que d'autres fois on ouvre sur un jardin paisible et fleuri de sincérité Ou est-ce que l'on cache le charme des colères, La detresse des mensonges, l'infamie des promesses? Ou est ce que l'on craque pour que souffre l'allumette, Pour s'immoler, pour noircir les couleurs? Et ou est-ce que roulent ces peurs que l'on perle dans le noir, Les torrents des conquetes? Au galop le combat! Et si se cabre ta monture, serre la crinière très fort!