Jeter l'encre, remplir la toile Et les grands piliers blancs de ta littérature Lever l'ancre, mordre les voiles Et j'ai aimé sur son ventre tes vagues Toi dans l'antre de mon cristal Pure, limpide, fragile, un présent qui remue Je me livre en pleine cavale Dans les steppes mobiles on montera la vie à cru De toi à moi, je me sens libre et envahi Dans un couloir une porte en bois Nous invita à libérer une lueur Qui sans ses chaines habillera les cloisons noires qui nous enterrent Nous qui marchions dans les brouillards Tenant frileux une lanterne Je vois au loin un feu de joir Un champ de braises Bienvenue chez toi Ici au cœur du volcan On nage inconscient dans les laves Masson la terre, taillons la roche, Bâtissons les marches qui nous lèvent Et on dansera comme des sioux Avec les armes de nos ancêtres Tu feras les tiennes Tes premières salves, tes rêves Lever l'ancre et dompter la barque Filer fier à la surface Là où ton reflet, dans les bleus, brille Ma fille