On saute les sutures, il saigne son poème Dans le vent qui lasure, la plaine qui le promène L'homme, sa verve et sa terreur Dans sa prison sans murs, le ciel est son parloir Ses yeux clignent pour planquer les vieilles larmes du mitard L'homme, sa fuite et sa cavale La neige a tapissé les ruines de son passage Un pèlerin l'aurait vu dans les bras d'un mirage Au nord des plumes et des colères Là où l'autre n'est pas, là où lui prend l'air Loin des dépressions d'hier La marche fut un peu haute pour le mot, pieds liés Dans cette grande tour d'ivoire où courent dans l'escalier Nos foules et nos précieuses oeillères Nos foules et nos précieuses oeillères Là où l'autre n'est pas, là où lui prend l'air Loin des dépressions d'hier Adieu ange violent, adieu paisible diable Et adieu l'homme et son arme, sa joie, sa transe Ses mots-ciment, folie faïence Là où gifle l'esprit du bien pour moi Gifle-le pour toi, botte-lui le cul s'il daigne se lever Et si tu croises l'autre rouge, dis-lui qu'il est doué Mais que ses victoires si concrètes en bas Ici ne sont que défaites Chante-lui la mort, ça le bercera Chante ta démence Nos folies faïence Folie faïence Folie faïence Folie faïence