Fin d'hiver 2054 Je les ai vus abattre le dernier arbre Couler la dernière plage d'un béton sanguinaire Les glaciers ont fondu, bouffant nos vierges terres Les guerres ont répandu leurs gaz mercenaires Mon fils n'a qu'un poumon Le tien s'en fout, il dirige la terre des pions Ils vivent dans des bulles de verre, c'est même plus des moutons Mais des robots dopés, pénurie d'opinion Hier j'ai vu un chien, mais non, j'avais rêvé L'Afrique a explosé On a tenté la révolution, la fleur à la guitare Dégoupillé nos stylos, mais il était bien tard Trop tard, tard Je suis fatigué J'ai 70 ans, je m'en vais mon enfant Je ne peux plus pleurer, mon coeur déshydraté A oublié ses émotions sous le poids des tyrans Ils ont tout effacé, mon enfant, je m'en vais Le soleil en colère un beau jour s'est fâché Il flamba les forêts et nos huttes d'acier L'Europe quittait ses terres pour une Asie brûlante Et miroir du malaise, c'est nous les immigrés Et les tempêtes chantent Une valse démembrée Les hommes doucement s'éteignent, victimes de leur vice La terre a dégueulé le repas de ses fils Couverts en or, bouffe avariée Planète pâle, intoxiquée J'ai 70 ans, je m'en vais mon enfant Je ne peux plus pleurer, mon coeur déshydraté A oublié ses émotions sous le poids des tyrans Ils ont tout effacé, mon enfant J'ai 70 ans, je m'en vais mon enfant Je ne peux plus pleurer, mon coeur déshydraté A oublié ses émotions sous le poids des tyrans Ils ont tout effacé, mon enfant J'ai 70 ans, je m'enfuis mon enfant J'ai tenté de crier, l'insouciance m'a étranglé Tu tiens notre destin au creux de tes p'tites mains La tâche est difficile, fils, tu es le dernier humain