Tu n'as pas sommeil Tu fumes et tu veilles T'es toute écorchée T'es comme un chat triste Perdu sur la liste Des objets trouvés La nuit carcérale Tombant sur les dalles Et ce lit glacé Aller et venir Soleil et sourire Sont d'l'autre côté Ces murs, ces grillages Ces portes et ces cages Ces couloirs, ces clés Cette solitude Si dure et si rude Qu'on peut la toucher Ce rayon de lune Sur le sol allume Visage oublié De celui que t'aimes Qui tire sur sa chaîne Comme un loup blessé Betty faut pas craquer Betty faut pas plonger Je sais, ils t'on couchée là Et puis ils ont fermé leurs barreaux d'acier Betty faut pas pleurer Betty faut pas trembler Je sais, tu vas rester là T'aimerais plus t'réveiller, plus jamais rêver Je te dis je t'aime Dans ce court poème Dans ce long baiser Tu es ma frangine Juste une féminine Que j'avais rimée Je te donne ma force Mes mots et mes notes Pour te réchauffer Je haie la morale Les prisons centrales Les maisons d'arrêt Je n'ai pas sommeil Je fume et je veille Et j'ai composé Une chanson d'amour Une chanson secours Pour l'autre côté Pour ceux que l'on jette Dans les oubliettes Dans l'obscurité Pendant qu'les gens dorment Au fond du conforme Sans se réveiller Betty faut pas craquer Betty faut pas plonger Je sais, ils t'ont couchée là Et puis ils ont fermé leurs barreaux d'acier Betty faut pas pleurer Betty faut pas trembler Tu sais, on s'retrouvera, là Ailleurs, en plein soleil ...