Je sais que tu flippes, l'ami, Tout seul à te demander Quelles conneries t'as pu faire Pour en arriver là. Ton proprio te vire, Ta femme se fait la malle, Tes enfants ont la honte, Et tes copains ricanent. Tout le monde te fait croire Que t'es un bon à rien, Que t'es pas un gagneur, Que t'es pas un battant. T'as du mal à penser. Tu vas à la dérive Alors, tu penses au gaz... Mais le gaz est coupé. Ta dignité, l'ami, Tu crois qu'elle est bafouée Car ta vie, tu l'as vouée À de fausses valeurs: La morale du travail, La productivité, L'État et les patrons, Leurs mensonges et leurs lois. Tu n'es que la victime D'un complot bien monté: Celui de l'exclusion, Parfaitement planifié. Pour faire marcher le monde, Hier, on t'exploitait. Aujourd'hui on te jette. Ça s'appelle le progrès. Tu n'es pas responsable De cette apocalypse. On est seulement coupables D'avoir été aveugles. Nos brillants décideurs, Que vont-ils faire de nous? Partager les richesses? Faut pas rêver, l'ami! Mettons-nous une étoile Pour bien nous reconnaître. Repoussons l'exclusion Et la pensée unique. Creusons-nous les méninges. Caressons l'utopie. Réinventons le monde. Réinventons la vie.