Sous le pont de nos oublis Passent les heures et les semaines Antidote à mes soucis Venir boire à la fontaine Se cacher au fond du lit Pas de temps, pas de temps C'est comme déboussoler la vie Pas de temps, pas de temps Par les faveurs de minuit On joue du corps et de la manne Mes rêves crus ensevelis Puisent l'eau, effleurent et fanent Déraciner à l'envie Pas de temps, pas de temps C'est la pâleur, la peur du lit Pas de temps, pas de temps Si par malheur L'eau que tu bois te rend aveugle Si par malheur Cent pieds sur terre te fendent l'âme Déjouées par l'odeur ravie Mes pleurs dessèchent et fondent, mâles Leur fine fleur endolorie Dans la chaleur perd ses pétales Se sentir sans cesse en sang Pas de temps, pas de temps Ma chair est sèche et moi absent Pas de temps, pas de temps Si par malheur L'eau que tu bois te rend aveugle Si par malheur Cent pieds sur terre te fendent l'âme Amoureuse incantation Fille de rue, ma soeur funeste Ambitieuse incitation Embaume, soûle, soulage et peste Se figer en une pose Pas de temps, pas de temps C'est comme chanter quand on l'ose Pas de temps, pas de temps Si par malheur L'eau que tu bois te rend aveugle Si par malheur Cent pieds sur terre te fendent l'âme