Les gens ont les mêmes têtes ici et ailleurs Quand ils parlent, s'échappent de leurs glottes comme des clapotis d'eaux croupies Et ils disent qu'il fait soir Et qu'il est temps de coucher nos drôles d'enfants Que rien n'y fait, qu'à trop vouloir rire, on s'fait des rides Qu'à trop vouloir parler, on finit vieux Et on regarde le ciel Tout est gris et tout est las Seuls les gens des villes, leurs vulgaires viennent mourir ici-bas Et je parle des gens, du vent et de mon temps Et il reste au fond d'eux, le souvenir d'un enfant ♪ Les gens ont les mêmes envies ici et ailleurs Des serviettes sur les fesses pour éponger les moiteurs des femmes des autres Et ils disent qu'il fait froid Et qu'il est temps de croutonner la soupe des enfants Que personne n'y peut rien, qu'à trop lire, on devient menteur Qu'à bien s'méfier, on va aux cieux Et on regarde le ciel Tout est gris et tout est las Seuls les gens des villes, leurs vulgaires viennent mourir ici-bas Et je parle des gens, du vent et de mon temps Et il reste au fond d'eux, le souvenir d'un enfant ♪ Les gens ont les mêmes peurs ici et ailleurs La Bible en bouclier, les Psaumes pour se bercer Et ils disent qu'la pluie lavera tous les péchés Et qu'il est temps de prier pour nos drôles d'enfants Que demain sera plus beau, qu'à part radoter, c'est ennuyeux Qu'à rien faire, on s'sent plus vieux Et on regarde le ciel Tout est gris et tout est las Seuls les gens des villes, leurs vulgaires viennent mourir ici-bas Et je parle avec eux, du vent et de mon temps Et il reste au fond d'eux le souvenir d'un enfant