Cela a commencé, cela s'est terminé
Un matin de printemps tout gonflé de tendresse
J'ouvris des yeux tranquilles, je te vis allongée
Et le soleil riait à rayons déployés
Et la maison semblait, par ses poumons de pierre
Gonfler ses murs de ciel, de joie et de lumière
Tant de bonheur, chantant à bouche que veux-tu
Soudain me révéla que je ne t'aimais plus
Ma dame, ma moitié, et j'en fus éperdu
Oui, j'en fus éperdu, et comprends ma détresse
J'avais, en te perdant, perdu toute richesse
La moitié de mes jours, la moitié de mes nuits
En plus de ma moitié, moi, ta moitié de vie
Bref, c'est pour ne plus faire les choses à venir
Car en te désaimant, j'avais perdu l'amour
J'étais cocu, en somme, oui, trompé par la vie
Que ce soir-là je te fis cornette en retour
Ma dame, ma moitié, en contre-mal d'amour
En contre-mal d'amour, car, l'oserai-je dire
J'en avais ras le bol, même pour un empire
Je n'aurais pu remplir mon devoir conjugal
Oui, tu me pompiste l'air et l'âme jusqu'à la moelle
À tel point que la moindre gueuse dans la rue
Désemparait mon coeur d'un battement de cils
Qu'allongé près de toi, si loin, la nuit venue
Notre amour se noyait sans que je fasse un signe
Ma dame, ma moitié, qu'était-il advenu?
Qu'était-il advenu, et par quel bout finir
Ce qui fut le meilleur et qui devient le pire
À coups de croche-coeur ou à coups de bâton
À l'endroit où le bas du dos change de nom?
La corde s'est cassée et l'on n'a qu'une vie
En partage, il nous reste à vivre l'autre partie
À défaut d'être amis, soyons bons ennemis
Afin que je te fasse, en revers de la noce
Ma dame, ma moitié, ma demande en divorce