Depuis que j'ai mis pied à terre J'en ai vu passer des autos De grosses Rolls-Royce de milliardaires Des 2 CV de péquenauds Des belles dames légères Porte-cigarettes au museau Des Maserati du tonnerre Coupant en deux l'air au couteau J'admire, il est vrai, mais j'préfère Bécanes, bicyclettes et vélos J'ai vu des reines tout en chapeau Parader dans des Cadillac Des mécanos de chez Renault En 4CV et chapeau-claque Une Berlinoise en berline Deux cents Mercedes tout confort Mon père, ma mère, en Limousine Entrer dans Paris par le nord J'admire il est vrai, mais j'opine Pour les vélos de chez Splendor Mon trisaïeul, Armand-Sosthène Avait un penchant pour Panhard C'est en 4 cylindres à soupapes Qu'il allait boire un coup au bar Grand-mère chérissait l'Oldsmobile Future année 88 Elle partit jusqu'au bord du Nil Et ensuite chez les Inuits Malgré ancêtres et chefs de file Je persiste et roule sur un huit J'en connais, et non des moindres Qui ne jurent que par Jaguar Dans leur moteur, bien plus qu'un tigre 210 CV viennent boire J'en connais qui, venant d'Asie Ne trimardent qu'en Lotus bleue Quant à mes amis d'Italie Les Lancia les mettent en feu Maugré tout et malgré icelles Je préfère monter en selle Princes, banquiers, hommes d'argent Qui tenez les cordons des bourses À bord de ces engins grondants Vous menez votre grande course Mercury, NSU, Matra Messerschmitt, et bien sûr j'en passe Avouez-le, prennent plus d'espace Cheminent moins silencieusement Qu'une bécane monoplace Décapotée au coeur du vent