Som-som béni béni béni Som-som béni béni som La som-som s'en es anado A cabal sus uno crabo Tournara dema mati A cabalet sus un poulhi Dors, toi que rien ne préoccupe, Au creux des draps noirs de mes jupes Et laisse-moi rêver aussi De ce que sera notre vie, De ce que deviendra ta mère Dans les bas-fonds de Buenos Aires Près du Rio de la Plata, Puisque un jour nous vivrons là-bas. Fuyant la brique de Toulouse, Ton père et sa femme jalouse Somos imigrados pobres Pauvres Charles et Berthe Gardès. Som-som béni béni béni Som-som béni béni som Hélas tu me diras adios Et sois digne de ton Carlitos. "Maman je dois gagner du fric, Charmer l'Europe et l'Amérique, Faire pleurer et jouir des Margot Sur la scansion de mes tangos Car me voilà roi de Paris, Bientôt star au ciel des Yankees. Maman maman vois j'ai des ailes. Je suis le grand Carlos Gardel, Mais je resterai ton nino, Ton petit rossignol porteno." Oui je suis la maman d'un roi, Et si l'on me montre du doigt, Ce n'est plus parce que je suis fille-mère Mais parce que demain mieux qu'hier Tu chantes casqué de gomina Pour des putains de cinéma. Ils disent que je suis une sainte, Mais j'aimerais être ces femmes peintes, Nues sous leurs robes en lamé, Qu'entre tes bras tu fais pâmer.