Les masses d'air soufflaient entre les bosquets d'yeuses, Une femme haletait comme un enfantement Et le sable gifflait sa peau nue et crayeuse, Ses deux jambes s'ouvraient sur mon destin d'amant. La mer se retira au-delà des miracles Sur un sol noir et mou où s'ouvrait des possibles J'attendais le matin, le retour des oracles, Mes lèvres s'écartaient pour un cri invisible Et tu étais le seul horizon de ma nuit; Connaissant le matin, seul dans nos chairs voisines, Nous avons traversé, sans souffrance et sans bruit, Les peaux superposées de la présence divine Avant de pénétrer dans une plaine droite Jonchée de corps sans vie, nus et rigidifiés, Nous marchions côte à côte sur une route étroite, Nou avions des moments d'amour injustifiés.