Angèle, t'as la bouche toute petite, une fraise des bois Angèle tu caches ton corps de femme, aux coyottes aux abois Angèle, ta frange qui souligne tes yeux de nécureuil Tes satins et lourds qui appellent l'amour Ta voix un peu timide qui caque sous les pleurs Angèle, t'as des gestes un peu gauches, aux charmes innocent Angèle, le teint transparent comme chez les peintres flamands Angèle, t'as des jambes en longueur, mets-y donc des bas noirs Des fesses de déesse grecques, foi d'un fils d'Athénien T'as toujours un peu froid, t'as la fenêtre ouverte Angèle, t'as les épaules frêles et les poignets fragiles Angèle, tu sens toujours le bain, même jusqu'au bout du fil Angèle, t'as la peau douce et fine, comme une peau de maman Le nez un peu tordu, mais tu veux pas y croire T'as tout c'que je peux pas dire mais que j'en pense pas pire ...