Tu sens douce sa joue mal rasée Ta main sur sa poitrine plate et dure Ce fut si long, si long Depuis l'internat aux troubles obscurs Sous les draps le membre dur Et puis la honte quand on comprend Et les doutes toujours qui restaient Le sourire d'une fille ton émoi Ce fut si long, si long Passe le pont Passe le pont Relève la tête, aime-toi, aime-le Les amours de femme que l'on s'invente Mais les souvenirs au goût masculin Ce fut si long, si long Caresser les filles sans les désirer Tenter de jouir pour se persuader Et puis la honte quand on comprend L'homme rangé à qui l'on confie Un jour ses questions, sa peur Ce fut si long, si long Passe le pont Passe le pont Relève la tête, aime-toi, aime-le Tu balances tout, tu te déguises Tu voudrais faire peur à tout l'monde Mais ça reste si long, si long Provoquer, pour se défendre S'exhiber, lassé d'attendre Nier la honte quand on comprend Tu n'aimes pas ton coeur, ni ton corps Ton délire ne t'a même pas aidé Ça reste si long, si long Il t'a fallu longtemps encore Avant de devenir serein Ç'a été si long, si long L'affirmation, la certitude Il t'aime, tu l'aimes, plus de solitude Plus de honte quand on comprend Tu sens douce sa joue mal rasée Ta main sur sa poitrine plate et dure Ce fut si long, si long... Passe le pont Passe le pont Relève la tête, aime-toi, aime-le...