J'ai laissé les clés au voisin Pour l'agence immobilière Mais cette cabane, je n'en tirerai rien Fissurée du sol aux gouttières Je le regretterai quand même Ce bocal de tant d'années Ces vieilles pierres qu'on aime Et l'odeur de cheminée Juste un soupir et toucher le mur Avec son papier peint usé Quelques antiques gravures Toutes un petit peu fanées Partir Partir Partir Partir La voisine a rentré les enfants Je n'les verrai pas grandir Leurs blagues et leurs cris stridents Me faisaient si souvent rire Des souvenirs acides et sévères Me laissent de l'amertume J'voudrais juste dégager d'un revers Et gommer orages et brume Les cicatrices vont pâlir Les traces vont s'effacer Tout devrait s'attendrir Les déchirures, s'amenuiser Partir Partir Partir Partir Revoir, juste avant de m'enfuir Le quai des rendez-vous galants Celui de tous les soupirs Où se croisaient, le soir, tous les amants Ce fut une succession de maladresses Et aussi des émois cristallins Une vie sans grande tendresse Une quête avide de câlins Partir Partir Partir Partir Les images s'estompent doucement Mais il reste encore quelques bijoux Des odeurs, des moments gourmands Qu'on voudrait garder jusqu'au bout Pas de rêves inutiles Pas de faux, d'illusions, pas de leurres Juste un brin de plaisir futile Une lichette de bonheur Partir Partir Partir Partir ♪ Les mouettes dans le ciel, là-haut, oh Tournent, tournent, tournent sans cesse Moi, le nez collé aux carreaux Faut que je bouge, le temps presse Ce sera le dernier voyage Bien plus loin que l'infini Il était temps que je plie bagage Et m'éclipse là-bas, c'est fini Partir Partir Partir Partir ♪ Partir Partir