Dix-huit grèves de poubelles Que j'traîne dans l'quartier. Jamais vu plus belle qu'elle Dans la cité. Les serveuses du milk-bar Ou du Banana Qu'on dépiaute dans le noir Au cinéma, C'est des trucs pour la toux, Des pastilles, des cachous, Bonbons d'machines à sous, Mais elle pas du tout: Une super nana... Une super nana... Une super nana... Une super nana... Tous les jours je footballe Des boîtes de ron-ron Et, comme ces boîtes de tôle, Je tourne en rond. Quand j'la pêche à la ligne Du haut d'mon balcon, Elle m'emmène dans l'parking, Et sur l'béton, C'est l'Brésil pour mille balles Et j'crawle dans l'pentothal. J'touche le fond de mes palmes, D'la neige, du napalm: Une super nana... Une super nana... Une super nana... Une super nana... J'habite en haut d'cette tour, La dernière du bloc. Ma fenêtre est bien haute pour L'bacille de Koch. Par-delà les antennes, Au d'ssus du cynodrome, Des traînées d'kérozène. Il y a cette môme. Elle marche parmi les détritus. On dirait, comme sur les prospectus, Ces filles allongées à l'ombre des cactus. Tu vois c'que j'veux dire et pourtant c'est juste Une super nana... Une super nana... Une super nana... Une super nana... Une super nana... Une super nana... Une super nana... Une super nana...