Tremblant, triste et anxieux à la fois Je tire la foule au fond, plus près de moi Remue l'eau de la fosse des sans-émois Où les monstres meurent d'ennui plus d'une fois C'est tout le temps dans le triangle qu'on se noie Ce n'est pas en l'amour que je ne crois pas Mais quand cette noirceur prend le pas sur moi Dans ce lieu hanté de vaisselle fatiguée Où l'on se tue à la tâche sans renâcler Un caillou dans le triangle va se noyer Criss qu'il est triste mon divan Les nuits insondables m'ouvrent leurs bras Criss qu'il est triste mon divan Les nuits insondables m'ouvrent leurs bras Ce n'est pas en l'amour que je ne crois pas C'est plutôt la haine qui vient de là Toujours l'impression de m'enfarger Les horizons ne veulent jamais déboucher Dans le triangle reposent les naufragés Je te tire à gauche, je te tire à droite Au moins, je tirerai juste sur moi Je te tire en bas, toujours plus bas Va voir en enfer si j'y crois