À Renée Martel... À ma fenêtre je veille Dans la nuit qui ensorcelle Les amants Et dans l'été qui s'achève Les cigales font la fête Dans les champs Mon cœur se remplit de fièvre À la pensée de tes lèvres Et je t'attends Dans les blés près du grand chêne Où tu me disais je t'aime Tu m'as laissée dans la plaine Aux quatre vents À ma fenêtre je saigne Dans les orages qui éteignent Les amants Dans l'automne qui s'amène Et les nuées de corneilles Dans les champs Et mon cœur tremble de fièvre Au souvenir de tes lèvres En sanglotant Dans les feuilles du grand chêne Où se fanent tes je t'aime Tu m'as laissée dans la plaine Aux quatre vents À ma fenêtre je gèle Dans la tempête qui enterre Les amants Dans les neiges éternelles Et le silence qui règne Dans les champs Mon cœur succombe à la fièvre Sur le tombeau de tes lèvres Et je m'étends Sous le spectre du grand chêne Où se glacent tes je t'aime Tu m'as laissée dans la plaine Aux quatre vents À ma fenêtre je baigne Dans les parfums qui appellent Les amants Dans les bourgeons qui s'éveillent Et qui se gonflent de sève Dans les champs Mon cœur blessé se relève Je mets du rouge à mes lèvres Et puis je chante À mille lieues du grand chêne Où se perdent tes je t'aime Je t'oublierai dans la plaine Aux quatre vents À mille lieues du grand chêne Où se meurent tes je t'aime Tu m'as perdue dans la plaine Aux quatre vents