J'sais pas c'qui m'fait l'plus peur La maladie, son lot d'horreurs ou ben l'oubli J'sais pas c'qui m'fait l'plus peur C'est p't-être de jamais trouver d'sens à cette vie La mort est une certitude Qui traîne son angoisse dans nos lits Pourtant, on devrait être rassuré, riche, pauvre, beau ou laid La mort est la seule justice ici L'égo est fait d'certitudes Combien chérissent leur(s) diplôme(s) plus qu'la Vie? Combien méprisent la misère? Combien d'milliards sont faits su'l dos de l'ignorance? Combien vivent d'ces certitudes? Alors qu'les mêmes mots peuvent prendre un tout autre sens Dans des bouches différentes La peur est la certitude Qu'on a appris à respecter Terrorisés par ces choix qui nous enlèvent le goût d'parler Parce qu'on s'sait remplaçable Et qu'même l'amour est périssable Faqu'on rêverait d'être amoureux tout l'temps Même dans nos lits, on s'cogne à des écrans Pis j'dois t'dire, j'sais pu trop d'quoi j'ai peur La peur est juste d'venue une habitude Pis j'sais où a commence, mais j'ose pas r'garder où a finit Elle démarre avec la vision de moi tous les matins Jammer dans l'métro ou dans le train À courir après c'qui reste de moi qui s'bat encore La légère partie d'moi qui bat encore J'veux pas m'effacer d'ma propre vie, j'résiste Y a encore des beaux ciels gris, des matins d'automne qui m'rappelleront qu'j'existe Je laisse mon poste ouvert Même dans ma noirceur, j'ai cette certitude qui subsiste J'aurai rien sans risques