Quand t'es tellement gros
Que tu ne peut plus te torcher tout seul
Qu'on doit raser toute une forêt
Pour te fabriquer ton cercueil
Quand on arrive plus à définir
De quel sexe tu est
Quand tes organes génitaux
Sont ensevelis sous tes bourrelets
Quand en un repas
Tu accumule dans ton estomac
De quoi nourrir toute l'Afrique
Pendant trois mois
Quand en mettant un pied dans la mer
Tu fais déborder l'eau
Quand tu ne peut plus espérer pécho
Que sur Doctissimo
La vie parfois est sympa
Et te donne des petits signaux
Mais sans doute ne les vois-tu pas
A travers tes paupières de gros
Quand tu accouches
Sans même t'être aperçue de ta grossesse
Quand on ne distingue plus ton dos
De tes cuisses, de tes fesses
Quand tu ralentit les escalators
Et fais dérayer les trains
Quand pour changer tes tampons
Tu fais appel à un médecin
Quand tu ne t'habille plus
Qu'avec des tentes Quechua
Quand tu ne sent même pas
Que tu t'assoies sur ton chien sur ton sofa
Quand à la moindre pente
Tu te met à rouler
Quand tu ne va plus à la campagne
Parce que les veau veulent te téter
La vie parfois est sympa
Et te donne des petits signaux
Mais sans doute ne les vois-tu pas
A travers tes paupières de gros
Quand ton appart' ressemble
Au studio de "Chérie j'ai rétréci les gosses"
Quand on ne sais même plus
Si t'as un kyste ou une bosse
Quand ton bébé entier
Est plus fin que ton avant bras
Quand même le béton se romp
Sous ton poids
Quand à côté de toi Guy Carlier
Est anorexique
Quand le simple fait de te moucher
Est acrobatique
Quand tu devient le logo
De "mangerbouger.fr"
Quand les seules meufs qui te touche
Pour de l'argent sont infirmières
La vie parfois est sympa
Et te donne des petits signaux
Mais sans doute ne les vois-tu pas
A travers tes paupières de gros