Ça serre les fesses et ça stresse
Dans le camion de CRS
Ça se confesse et quand ça dépresse
Ça s'laisse aller à des caresses
Ça serre les fesses et ça stresse
Dans le camion de CRS
Ça se confesse et quand ça dépresse
Ça s'laisse aller à des caresses, caresses
♪
Notre vie n'est pas que bastons, mais c'est vrai qu'on aime ça
Toute la journée dans l'camion, après, on tape dans l'tas
Sous couvert d'entrainement à la guérilla urbaine
Même nos sous-vêtements sentent la lacrymogène
Bouclier, matraque, le casque à la bandoulière
Les menottes, le masque et les genouillères
On a un bon salaire, fonctionnaire de l'État
Prêts à défoncer notre mère, c'est marqué dans l'contrat
On est souvent sur la route, on s'croirait en tournée
À bouffer des casse-croûtes, défrayés, nourris, logés
On est dans une compagnie comme des intermittents
C'est c'qui nous fait marrer, si, si, quand on leur rentre dedans
Mais aujourd'hui l'heure n'est pas à la rigolade
On a tous peur, certains d'entre nous sont malades
On n'ose pas sortir
Pourvu que le préfet ne nous fasse pas intervenir
Oh pitié, s'il vous plaît
Ça serre les fesses et ça stresse
Dans le camion de CRS
Ça se confesse et quand ça dépresse
Ça s'laisse aller à des caresses
On préfère largement les manifs de lycéens
C'est touchant, récréatif de frapper sur des gamins
Les étudiants, c'est rigolo, surtout les anarchistes
On a des canons à eau pour les altermondialistes
Infirmières (t'as les boules), les sans-papiers (t'inquiète)
Les profs (c'est cool), les supporters sont tous bourrés
La banlieue, c'est différent, on connaît pas bien l'terrain
D'accord, c'est des enfants, mais c'est aussi des gros bourrins
Ça commence par une bavure, pis ça fait cramer des voitures
Caché dans les escaliers, ça caillasse les pompiers
Ils attaquent des commissariats font le chou gras des médias
Toute la nuit dans la ZUP, ça nous fait des heures supp'
On peut compter sur les discours de nos supérieurs hiérarchiques
Les appels au secours de l'opinion publique
Mais aujourd'hui, l'heure n'est pas à la ratonade
On a tous peur, certains d'entre nous sont malades
On ne veut pas sortir
Pourvu que le préfet ne nous fasse pas intervenir
Oh pitié, s'il vous plaît
Ça serre les fesses et ça stresse
Dans le camion de CRS
Ça se confesse et quand ça dépresse
Ça s'laisse aller à des caresses
Ça serre les fesses et ça stresse
Dans le camion de CRS
Ça se confesse et quand ça dépresse
Ça s'laisse aller à des caresses, caresses
♪
Mais aujourd'hui, les adversaires sont des pères de famille
Souder des barres de fer pour fortifier les grilles
Paraît qu'ils sont plus d'500 à occuper l'usine
À nous attendre patiemment armés de barres à mines
De manches, de pioche, de boulons et de produits chimiques
Des camions qui déchargent des blocs de béton sur des Fenwick
C'est l'histoire classique d'une boîte qui délocalise
D'une entreprise publique qui se privatise
D'une multinationale qui invoque la crise et l'intersyndicale qui se radicalise
La conviction du prolo qui vient de perdre son boulot
Sachant qu'à la base un métallo, c'est costaud
Allô maman bobo, allô maman bobo
La conviction du prolo qui vient de perdre son boulot
Sachant qu'à la base un métallo, c'est costaud
Allô maman bobo, allô maman bobo
Mais aujourd'hui, l'heure n'est pas à la rigolade
On a tous peur, certains d'entre nous sont malades
On ne veut pas sortir
Pourvu que le préfet ne nous fasse pas intervenir
Oh pitié s'il vous plaît
Ça serre les fesses et ça stresse
Dans le camion de CRS
Ça se confesse et quand ça dépresse
Ça s'laisse aller à des caresses, caresses, caresses, caresses, caresses
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