Toi qui fus une moitié retranchée par mes manques Tu amputes des hommes et rapailles les pièces Une lumière un musée jailliront de la fente Je reconnais la muse et ton oeuvre se dresse Moi qui fus à tes pieds j'en ai fumé la plante Qui laisse un talon d'achille plâtré de paresses Faire un tabac d'enfer au comptoir de la banque Le salaire des péchés pour la peau de tes fesses J'enjambe les fleurs du tapis À l'eau de rose je lave et j'essuie J'entends le clairon et je croque à ton fruit J'enjambe les fleurs du tapis À l'eau-de-vie je bave Et je suis heureux d'une saison qui portera ses fruits J'ai relu les ellipses de nos romans-savons Traversé les frontières de nos brèves odyssées Alourdies par l'urgence de presser le citron À présent il nous reste que la peau à lécher Une année accablée comblée d'hibernation À sauter les moutons que j'ai déjà comptés Et malgré les solstices toujours la même saison Aujourd'hui aux aguets des abords de l'été Irriguons le jardin érigeons le soleil Aux lueurs du matin je faucherai l'indolence Un amour enchéri reprendra sa cadence Ne me restera plus qu'à trouver le sommeil