13 avril 1977, Notre Dame des laves épargnée par le fleuve de feu Mais les prières de toutes ces pauvres âmes S'élèvent dans un ciel vide pour rien Morne erg, ci-gît ton pays, tes racines brûlées comme ta faune Des résidus d'une nature fière Laissés par la Fournaise telle une aumône La montagne saigne On tremble aux Ilets, on crie à tous les Saints Tout est mort dans ce désert où le soleil brille en vain Ton pays est un cimetière, une lune tombée d'en haut Tout est mort dans ce désert, une Gaïa sans sa peau Rien ne pousse sur les cendres Rien ne respire sur la Plaine des Sables Enveloppée dans son linceul noir Et percée des stigmates du diable L'air est rare au sommet du cratère Et le marcheur solitaire peine à chaque pas Son regard n'embrasse que la désolation Qui hante encore les siens un peu plus bas Des cicatrices éventrent la plaine Balafres de la mer jusqu'au volcan Des hommes hagards titubent Entre les murs de leurs foyers toujours fumants L'eau infect corrompue par les cendres Et les champs calcinés par les flammes Reste un autel pour incarner l'espoir dans les coeurs Exorciser le drame La montagne saigne Morne erg Ci-gît ton pays On tremble aux Ilets on crie à tous les Saints Tout est mort dans ce désert où le soleil brille en vain Ton pays est un cimetière une lune tombée d'en haut Tout est mort dans ce désert une terre-mère sans sa peau