J'ai dans la tête des idées vagues Palissades de terrains vagues De Bilbao à Copenhague J'ai la tristesse des vieux hôtels Où vont roder dans les ruelles Des vieux beaux des anciennes belles J'aurais voulu faire gentleman Mais dans les bars de la Havane Vaut mieux un couteau qu'une canne Quand on est soldat ou marin Plutôt que des beaux gants de daim Vaut mieux un poing américain Je sais j'ai l'air de Buenos-Aires Patibulaire c'est comme ça C'est le seul air que ma pauvre mère A pu me faire j'avais pas le choix Je sais j'ai l'air de Buenos-Aires Mais je préfère cet air-là Que de manquer d'air si pour te plaire Il faut tout refaire même pour toi Même pour toi je saurai pas Quand je dîne chez une bourgeoise Elle planque ses rubis ses topazes Comme si je revenais d'Alcatraz Elle me sert le thé en jarretières Avec le petit doigt en l'air Mais recompte ses petites cuillères Du premier tango Jusqu'à ultime sanglot On se retrouve quand même Au carrefour des je t'aime Même si au réveil On est plus sous le même soleil Même si après l'amour On ne se dit plus bonjour Elles me trouvent beau comme un tatouage Cruel exotique et sauvage Elles voudraient partir en voyage Que je sois son amant, son frère Et que jamais, plutôt l'enfer Je devienne un jour leur beau-frère Je sais pas... Je saurai pas...