Or voici que l'âge lance. Je n'implore pas merci Mais tandis que l'ombre avance Il me faut dire merci Je paye mon dû, sans attendre Le vent me signe un acquit Chantez ce chant, ou bien, cendre Qu'il soit un trésor enfoui! Merci pour la joie ancienne Au vieux pays fatigué Ses plaies, ses croûtes qui saignent Au peuple, à la peupleraie Qui panse son mal, qui chante Vieux pays, table dressée Ou lourd fourgon arrêté Plein de larmes odorantes Merci, merci pour l'enfance Notre histoire à pas vingt sous Et pour la petite France Pour les mains jointes, si doux Pays! La paix, la confiance Deux mille ans de chemins creux Les souffrances, leur souffrance L'espoir et les gens heureux À la jeune fille blonde À jamais à moi mêlée Toutes ses luttes, ses frondes Et notre jeunesse ailée La souffrance, la souffrance Tous ces chagrins enterrés Puis la sève, et tout commence Le peuple, la peupleraie Et la féconde révolte La belle idée d'harmonie Belle fille, ma récolte Ah! Les beaux enfants pourris Les beaux blés, les beaux arpèges La belle rafle de mots Nos âmes furent de neige Et ta tête aux chants d'oiseaux Beau Pays, chansons anciennes Le peuple, la peupleraie La joie, la joie plein la plaine Et la jeune fille en mai!