Avoir la foi plus grande que l'Empire Plus folle que la foi, plus grande que les yeux N'être pas lassé de rouler toujours pour deux Même si le prochain virage sera pire Être fidèle au-delà de toute raison Traîner derrière soi son poids de goémon Des déserts de paroles dans la bouche avoir Au cimetière des bateaux, des trahisons Par dizaines et pourtant pour ligne de grands soirs Des projets de ponts déroulés sur l'Atlantique Des inventions étonamment pratiques Et des idées de robinets et de chansons Être battu, moqué, floué, être fidèle Prodigue follement de gestes d'abandon Être mû par un simple constant désir d'aile Mourir content partout toujours battu, content Un mât brisé gémissant d'amour d'horizon Floué, battu comme une voile qu'on affale Percée de moqueries, de mitraille, de balles Motif effacé sur la fresque, mais qui sait Qu'un alizé aux ailes de jeune cheval Se prépare à bondir à nouveau dans le bal Et ses muscles déjà font des bruits de cymbales Sur le pavé, il fait jaillir des étincelles Être battu, floué et pourtant sans raison Attendre en se haussant sur les pieds toujours celle Se préparer toujours, se préparer toujours, rester fidèle