Tous les villages disposés comme des perles Sur la Loire douce à mon cou parfaitement Je sens bien qu'ici est mon lieu, tout me rappelle Affaissement de terrain dans le cur vraiment Vraiment ici, sentiments vieux, tout me ramène, Arbres en fleurs, tête fleurie, linge séchant, Guirlandes sur le bas-relief disjoint du temps, Ici enfin est mon lieu et désormais même Même Si je te cherche ici, même Aussi infiniment, Quelque chose ici m'aime Et me déprend Je sais bien qu'il fallait partir loin pour comprendre La géométrie de ces routes dans ma main Absoudre aussi les horizons, faire des cendres, Enfouir des noms dans le sol des nuages loin Courir le mensonge et aller se faire pendre Voir dans la vitre défiler trop de maisons Et ne rien oublier. Ici je crois entendre Sourdre la nappe phréatique des chansons Même Si je te cherche ici, même Aussi infiniment Quelque chose ici m'aime Et me déprend. Le très lent travail de sable des mots tourmente Ma table, ce fleuve, ce miroir des noyés Je suis seul, c'est ici ma blessure patiente C'est ici que le point au côté veut saigner Puis ce souffle sur le coteau, ou sur ta tempe Ce souffle comme un cheveu d'or les soirs d'été Puis le crépuscule où tu viens dans l'herbe blanche T'asseoir, puis comme si la nuit était ta hanche Comme si tu allais venir Tout ce qui penche Puis si tu venais Portant une lampe Puis si tu m'aimais Comme lente Commence Ici La vie rêvée